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ENTREVUE AVEC YOLE DÉROSE

Updated: Jul 31, 2018

Par Louis Carl Saint Jean

Incontestablement, Yole Dérose chatouille tous les sens des passionnés de  la musique haïtienne. Elle a d’abord été à leurs yeux une beauté de rêve, un sourire désarmant, un doux reposoir. Ensuite, elle a été à leur ouïe une voix fraîche et limpide comme l’eau cristalline d’une source chantante de montagne. Fondue ou non avec les ingrédients de la voix chaude et virile de cet être mythique de la chanson et de la musique qu’était son époux Ansy Dérose, la voix de Yole, odeur des bougainvilliers du Champ-de-Mars d’autrefois, touchera tous les cœurs et tous les esprits. Finalement, au détour des années 1980, Yole était devenue une diva, mieux: une icône de notre scène musicale. Et ce qui frappe le plus chez elle, c’est le fait de chanter avec vie, de créer avec profondeur, de communiquer avec passion, de penser avec mesure. Et elle fait tout cela avec un goût pénétrant divinement anisé au parfum de sapotille, avec un naturel étonnant et une rare simplicité!

En lisant Yole, on remarquera que, même après près de quatre décennies – ô délices!- , son « cœur continue à battre la mesure ». Géniale!


Depuis quand chantez-vous?

Je suis entrée dans la chanson très jeune. En tant qu’enfant de prêtre, c’était à l’époque une obligation de faire partie de la chorale de l’église. Ensuite, j’ai fait la rencontre de Mme Lina Mathon-Blanchet qui a trouvé que j’avais une voix très particulière. Elle voulait la  mettre sur scène, de sorte que j’ai fait le va-et-vient pendant environ deux ans à ses cours de chant. Peu de temps après, je  rencontrais Ansy et cela a réorienté toute ma vie.


À part Mme Lina Mathon-Blanchet, avez-vous eu d’autres professeurs de chant et / ou de voix?

J’en ai rencontré d’autres, mais je n’ai pas perduré avec eux parce que, quand je suis entrée dans la vie d’Ansy, tout a changé. Ansy était un professionnel très délicat, méticuleux, qui travaillait régulièrement sa voix. Il a d’abord voulu que je rentre à tout prix dans sa logique, ce que j’ai fait pendant un bout de temps. Il avait son répétiteur qui venait régulièrement à la maison pour des séances de travail servant à développer et entretenir la voix. Il a souvent travaillé également le chant classique avec la pianiste Micheline Laudun-Denis. 


Quand avez-vous rencontré Ansy pour la première fois, et comment a commencé votre carrière en duo?

J’ai vu Ansy chanter pour la première fois quand j’avais 16-17 ans. C’était au théâtre de la Sainte Trinité. Peu de temps après, je suis partie pour le Canada avec la pépinière de mon école, le Collège Saint Pierre (théâtre et danse) en même temps que la Troupe Folklorique Nationale pour représenter notre pays au Festival international de la jeunesse francophone, la Superfrancofête. C’est là que j’ai rencontré Ansy pour la deuxième fois. On s’est liés d’amitié et on s’est promis de se revoir en Haïti. A cette époque, je m’adonnais beaucoup à la danse. C’est ainsi que j’ai été sollicité par Ansy pour que je danse à un de ses spectacles. C’est ainsi qu’a commencé l’histoire.


Combien de temps avez-vous passé au Canada?

Pas très longtemps. Peut-être neuf mois. Les formalités avaient été remplies pour que je poursuive mes études à l’Université Laval. Entre-temps, quelque chose s’est passé dans ma famille et j’ai décidé de retourner en Haïti. Je ne voulais plus rester à l’étranger.


Quand Ansy et vous êtes-vous montés sur scène pour la première fois pour entamer cette légendaire et inédite carrière?

C’était en novembre 1977, à l’occasion du Cinquième Festival International de la Chanson et de la Voix à Porto Rico. Nous avons chanté la version espagnole de «Merci» et nous avons remporté le deuxième prix.


À l’époque de votre enfance / adolescence, quel genre de musique écoutiez-vous? Dans quelle ambiance musicale avez-vous grandi?

D’abord, c’est la musique religieuse, qui ne m’a pas retenue longtemps. J’écoutais les chansons françaises, comme tous les jeunes de l’époque. J’ai été aussi attirée par certaines musiques haïtiennes, par le jazz aussi. Disons, par la musique en général. Tout ce qui me touche me retient. Je suis une artiste de cœur. Je ne suis pas une super-technicienne, bien que j’admire les techniciens. Mais ce qui me touche le plus, c’est ce qui touche mon âme.


Qu’entendez-vous par «technicien»?

Je désigne ainsi les mordus de la technique, ceux qui priorisent le coté mécanique de la musique.


Y a-t-il des chanteuses haïtiennes qui vous ont influencées?

J’ai écouté la musique de Martha Jean-Claude, Toto Bissainthe, Ti Corn, Carole Démesmin, et celle de toutes les chanteuses haïtiennes qui ont osé. L’on est inévitablement touché  par les artistes et surtout les plus connues, mais j’avoue n’avoir été  influencée en particulier par aucun d’elles. J'apprécie toute production artistique de qualité, et la liste est bien longue.


Au cours de votre adolescence, avez-vous pensé que vous alliez devenir cette chanteuse célèbre que vous êtes maintenant?

Non, je n’y avais jamais pensé. Mais, j’avais quand même une vie très active, parce que j’étais attirée par tout ce qui était art. J’ai fait du mannequinat: par exemple, j’ai porté les Bijoux Périclès et sa célèbre robe en métal. Je faisais presque tout ce que les jeunes filles de mon âge ne faisaient pas à l’époque. J’étais attirée par la poterie, le design. J’étais également une mordue de la chanson et de la danse latine, en particulier. Or, ce n’étaient pas des priorités dans ma famille. Les deux priorités y ont toujours été l’école et l’église.

 Il y a une chose dont on ne s’écarte pas: quand on la voix, on le sait, même si on n’est pas vraiment conscient de ce que l’on peut en faire. D’autant plus qu’il n’y a jamais eu aucune forme d’ouverture en Haïti pour une adolescente douée d’un talent quelconque. Et cela est vrai, jusqu’à ce jour. Ceux-là qui arrivent à percer plus ou moins sont ceux qui ont quitté  le pays.


Donc, qu’aviez-vous fait pour vous adonner à l’art pendant que vous deviez satisfaire en même temps ces deux priorités familiales?

J’ai fait de mon mieux. Je me suis battue, car j’ai un tempérament particulier. Par exemple, je mettais de côté tout l’argent qu’on me donnait chaque jour pour la récréation et j’allais prendre un cours de danse les vendredis chez Lavinia Williams, à l’insu de mes parents. Ce sont des petites choses que j’ai osées dans ma jeunesse et qui m’ont servie. Au fond de moi-même, je sentais que j’étais une artiste et je savais que j’allais dans la bonne direction.


Quand le duo Ansy-Yole a-t-il chanté en public pour la dernière fois?

C’était le 20 décembre 1996 à la HENFRASA. Nous avons fait nos adieux à la scène et brûlé en public les vêtements que vous avions porté lors de notre premier spectacle.

 

Qu’avez-vous fait par la suite?

Après la mort d’Ansy, j’ai monté «Les Productions Yole Dérose». Pour y parvenir, j’ai utilisé toute mon expérience avec Ansy et avec d’autres artistes locaux et internationaux. «Les Productions Yole Dérose» représentent une plate-forme d’échange avec des artistes d’origines diverses. Elles me servent aussi de socle pour produire, mais davantage comme auteure et metteuse en scène. Ma première production a été «Au nom de l’Atlantide », suivie de bien d’autres telles que: «Femme», « Haïti, Terre de feu »...


Comment marche cette entreprise?

«Les Productions Yole Dérose» se portent  bien. Les multiples créations et spectacles présentés au cours des 15 dernières années qui en portent la griffe sont là pour en témoigner. 


Cependant, rien n’est jamais facile chez nous. L’aspect financier reste le problème majeur. Le travail artistique ne fait pas partie des priorités du pays, puisqu’il y en a tellement. Mais, heureusement qu’il y a certains mécènes qui aident tant bien que mal nos créations. C’est ainsi que nous arrivons à survivre.


Vous êtes incontestablement l’une des plus grandes chanteuses haïtiennes, toutes générations confondues. Pourquoi, jusqu’ici, n’avez-vous fait qu’un seul album solo? Ne pensez-vous pas publier un nouvel album solo pour succéder à l’exquis «Quand mon  cœur bat la mesure»?

C’est une question que l’on me pose souvent...

J’ai débuté dans la chanson en duo avec Ansy et le public en a tout de suite eu le coup de foudre.  En fait, je n'ai pas eu de carrière solo, sinon des interventions solos dans la programmation du duo. J’ai fait un album personnel à cause de l'insistance du public et des circonstances... Ce n'était pas aussi facile qu'aujourd'hui. Il y en aurait probablement eu d’autres, si le temps l’avait permis... Mais ce duo était primordial pour nous aussi: il était un symbole unique en Haïti. 


S’il arrive que je doive faire un autre album? Je ne sais pas… Moi aussi, je rêve de publier un album, car celui qui ne rêve pas ne vit plus. On va voir. Peut-être que cela arrivera un jour. Il ne faut jamais dire: «Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.»


Quel est votre projet le plus récent?

Je fais beaucoup d’autres choses actuellement. J’ai monté «Haïti Cœur de Femme» il y a environ trois ans pour justement pallier à cette carence en voix féminines qui n’arrivent pas à émerger. C’est une plate-forme d’une dizaine de jeunes chanteuses qui possèdent une belle voix. Cette activité absorbe mon temps et calme un peu mes frustrations. C’est très dur de vivre en Haïti et de constater que le temps passe et qu’on n’arrive pas à aller au  bout de ses rêves. En tout cas, je suis bien dans ce que je fais. 


Vous avez parlé du «bout de vos rêves». Quel est le «bout de vos rêves»?

Le bout de mes rêves, c’est de voir l’art devenir prioritaire en Haïti, de le voir enseigné dans toutes les écoles, pour qu’il ne soit plus un « truc » entre parenthèses; qu’il fasse partie du curriculum des écoliers et des étudiants. Comme on enseigne les mathématiques et d’autres disciplines, il faut qu’il y ait des cours de chant, de solfège, de musique, de danse. De par notre histoire même, on ne peut pas se départir de l’art. Je crois que pour refaire l’Haïtien, il faut le remettre debout par ce biais, c’est-à-dire par son art, par sa culture, par ce qu’il a de fondamental.


Quel constat dressez-vous de la situation actuelle de la musique populaire haïtienne?

La musique  populaire haïtienne est aujourd’hui un cocktail de tous les genres. Ce n’est pas étonnant, car de nos jours, grâce à l’internet, le monde est vraiment devenu comme on dit un petit village. On ne va pas passer par mille chemins pour constater que chacun fait ce qu’il peut. Le résultat de ce qu’on produit est toujours fonction de ce qui a été absorbé.


Dans cette même veine, on va jusqu’à critiquer assez souvent, à tort ou à raison, certains artistes haïtiens qui imitent un peu trop servilement les étrangers. Qu’en pensez-vous?

C’est vrai. On en a fait le survol tout à l’heure. À force de chercher ce qu’ils pensent ne pas avoir, certains jeunes artistes se perdent, s’écartent de leur identité réelle, de leur culture, tout simplement de leur créativité. Il y a une tendance à aller vers les produits qui marchent financièrement, et qui pullulent à travers les réseaux sociaux. Si on est un artiste, on doit pouvoir créer. On peut aussi créer quelque chose de beau, d’unique à partir de tous les genres que l’on aura assimilé.


Pensez-vous que cette situation va se redresser? Êtes-vous optimiste?

Je suis une personne naturellement très positive. Je ne m’attarde pas sur ce que je ne peux pas changer. J’essaie de faire un petit peu mieux ce que je choisis de faire. C’est ma pierre dans la pyramide. Des fois, il peut arriver que je sois frustrée, un peu inquiète, mais pas découragée.


Comment peut-on demander à des jeunes sans appui, sans formation, sans instruction, ni soutien familial, de faire autrement? Ce qui arrive le plus souvent, c’est que les parents se trouvent dans une situation où il doivent chercher le pain quotidien. Donc, ils ne peuvent pas donner ce qu’ils n’ont pas. Ainsi, beaucoup de ces jeunes se trouvent à la dérive et improvisent leur vie.


On ne peut pas non plus blâmer les jeunes s’ils manquent de conscience, de confiance et de conviction, parce que la solution ne dépend pas uniquement d’eux. Il faut des têtes pensantes, des fous comme ceux-là qui essaient de redresser la barque. Il faut  des gens formés qui puissent leur servir de guide, de modèle dans une structure adéquate.  Mon leitmotiv est: «A travers l’art, tous les miracles sont possibles.» En tout cas, je reste très positive, malgré tout. C’est ma nature. Quand on n’est pas optimiste, la lumière s’en va ; or, il faut la garder.


Vous reconnaissez-vous dans la nouvelle génération de la musique haïtienne?

Pour moi, la musique, comme toute création artistique, est intemporelle, et je ne me situe pas dans une période déterminée. Toutefois, il y de belles sorties de cette nouvelle génération et souvent, je m'y reconnais.


Quel genre de musique haïtienne écoutez-vous de nos jours?

J’écoute un peu de tout. La musique dite retro, aussi bien que la nouvelle vague haïtienne.


Écoutez-vous les succès de Yole et Ansy?

Rires… Non. Pas souvent.


Avez-vous des chansons fétiches?

Oui. Comme c’est moi qui ai toujours monté les programmes des spectacles, il y avait des chansons qui revenaient toujours, et cela aujourd’hui encore. Par exemple, pour Ansy et moi, il y avait « Si Bondye». Cependant, « Chanson pour Haïti » et « Chante l’oiseau » restent des incontournables.


Pensez-vous que l’artiste a une mission sociale? Pensez-vous qu’il doit dénoncer certaines tares de la société?

Je crois que beaucoup d’artistes l’ont fait. Il y en a qui sont plus subtils que d’autres. Toujours est-il qu’un artiste doit être un messager. Il transmet ce qui le traverse. S’il vit dans un environnement où tout est à l’envers, il en devient le messager. S’il transmet le contraire, il y a un courant qui ne passera pas et son  public ne répondra pas. Évidemment, on peut transmettre avec élégance, avec passion, avec folie, selon les circonstances. C’est toujours un choix. Il faut un équilibre entre l’artiste et son environnement.


Sans aucun doute, vous aimez la poésie? Taquinez-vous la muse? Quels sont vos poètes haïtiens préférés?

J’écris à mes heures perdues et j’adore la poésie. J’aime presque tous les poètes haïtiens. Cependant, il y a une dernière grande vague, celle de ma génération, qui m’interpelle profondément.


Pensez-vous que, en ce XXIe  siècle, notre société traite la femme haïtienne d’une façon qui lui permet de se libérer, de s’émanciper pleinement?

C’est toujours beaucoup de travail, de lutte dans une société aussi machiste que la nôtre. Je pense que la femme haïtienne doit continuer à œuvrer pour son émancipation et s’imposer de plus en plus, comme beaucoup sont arrivées à le faire dans plusieurs domaines depuis quelques années afin de servir ainsi de phare, de modèle, aux générations montantes. Ce n’est pas dans le "hing-hang" «Homme-Femme» que nous ferons bouger les choses, mais par l'acceptation des valeurs réelles et leur harmonisation dans le sens de l'équilibre.


Quand vous pensez à votre merveilleux passage sur scène, quel est le plus beau souvenir qui émerge?

Il y a eu beaucoup de moments forts au cours de ma carrière, mais j’ai été particulièrement marquée par la fidélité du public, lors d’un concert qui devait se dérouler au Carnegie Hall, à New-York. C’était le 26 septembre 1982. Après plusieurs mois de négociations et de préparation, enfin, le jour J arriva! Pareille à une étudiante qui allait recevoir son bulletin d’admission, j’étais dans ma loge, à un étage, tachant de maitriser l’émotion que je ressentais à l’occasion de cette grande première. De plus, on craignait que le public ne pût faire le déplacement à cause d’un mauvais temps annoncé la veille. Pour couronner le tableau, c’était pour la première fois qu’un couple de chanteurs haïtiens foulait les planches du Carnegie Hall… J’étais partagée entre le trac et la peur d’un échec artistique et financier; il s’est mis à pleuvoir fortement. Pour moi, ce fut le coup de grâce: le public ne ferait pas le déplacement! Toutes les cinq minutes, je regardais par la fenêtre qui surplombait la rue principale à perte de vue… Toujours pas grand-chose… J’ai arrêté de me torturer, me disant qu’on n’y pouvait rien. Un moment après, quand le régisseur qui nous aidait à gérer le stress frappa tout surexcité à la porte, j’ai pensé à l’annulation de la soirée. Au contraire, il s’écria: «Toutes les rues sont bloquées! L’on n’a jamais vu cela au Carnegie Hall… On retarde exceptionnellement le show de 30 minutes.» Et il ouvrit la fenêtre pour nous le faire constater. C’était l’impensable: je vis une file interminable de personnes faisant patiemment la queue sous la pluie, avec une multitude de parapluies de toutes les couleurs, comme sortis de tous les coins et recoins de Manhattan. Une féérie de couleurs… Haïti était présente, et cette image est restée à jamais gravée dans ma mémoire. De toute évidence, la soirée se déroula dans une euphorie complète… Un vrai succès. Mais, pour moi, c’était bien plus que cela.


De quel instrument de musique jouez-vous, si tel est le cas?

J’ai évidemment fait le solfège. Très jeune, j’ai touché à la guitare, j’ai pianoté, j’ai joué au tambour traditionnel aussi, mais je ne joue d’aucun instrument de manière professionnelle. Mon instrument de musique préféré, c’est la voix; il est précieux, unique, irremplaçable, et ne s’achète pas.


Si vous n’étiez pas chanteuse, quelle autre carrière auriez-vous embrassé?

J’aurais peut-être été dans les coulisses d’un théâtre, m’occupant de la formation d’artistes. Je ferais de  la mise en scène. Et c’est exactement ce que je fais aujourd’hui. Je ne m’imagine pas faisant une activité sans rapport avec ma vie artistique.


On vous considère comme l’une des plus belles femmes haïtiennes, une  «Anacaona », une «Choucoune » de notre temps. Est-ce facile ou difficile de vivre jour après jour le statut d’icône dont vous jouissez auprès de la nation entière?

On le dit, on l’affirme. Je dis merci. On ne vous perçoit pas ainsi en quelques années. Cela prend du temps. Ce statut d’icône est plutôt flatteur, mais je le vis en toute simplicité.


Sur une île déserte, quelles sont les trois ou quatre œuvres musicales haïtiennes et étrangères que vous apporteriez avec vous ?

Si l’île était déserte, je n’aurais aucun support pour écouter des œuvres musicales. J’apporterais de préférence de quoi naviguer vers une terre plus accueillante. (Rires)


Quel est le héros haïtien qui vous a le plus marqué?

J’ai été marquée par les héros qui nous ont donné notre indépendance, et c’est pour leur rendre hommage que j’ai monté la superproduction «Haïti, Terre de Feu». Cependant, j’ai toujours une émotion de plus en évoquant l’histoire d’Henry Christophe, de Dessalines aussi.


Dans la vie réelle, quel est le personnage qui vous a le plus marqué?

Ansy Dérose a été mon mentor, celui qui m’a convaincue de faire carrière dans la chanson après m’avoir écoutée chanter juste une fois. De plus, il a été mon époux pendant plus de 20 ans et le père de ma fille unique. C’était un homme exceptionnel et j’ai beaucoup appris avec lui. C’est ainsi que tout a vraiment commencé pour moi... J’aurais pu citer d’autres noms, mais il garde le premier rang.


Quel est votre message pour les jeunes filles haïtiennes qui souhaiteraient devenir un jour une icône, une idole, comme vous?

Je leur dirais d’oser avoir des rêves, de travailler dur pour les réaliser malgré les incertitudes, et de toujours croire au miracle de l’art.


Entrevue avec

Louis Carl Saint Jean

louiscarlsj@yahoo.com

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